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 Nos dégustations de vins 

Saison 2023-2024 : Nos dégustations de vin au Cercle d'Oenologie de Bruxelles


Mardi 14 mai : Rioja "old vs. new"


Ce mardi 14 mai, notre dernière séance de l'année nous a amenés en Espagne, dans la DOC Rioja.


La dégustation nous a permis de découvrir des vins souvent loin des stéréotypes généralement véhiculés à propos de cette appellation.


En effet, s'il est bien exact que la Rioja est une région majoritairement productrice de vins rouges dans lesquels le Tempranillo est le cépage Roi, nous avons pu constater que des vins blancs de qualité sont également produits et sont de plus en plus mis en avant, notamment par des vignerons "modernistes". Nous avons commencé la dégustation par deux blancs, qui, de l'avis général, ont surpris, l'un par sa fraîcheur et minéralité, l'autre par sa richesse, concentration et bel équilibre. Le deuxième blanc figure d'ailleurs sur le podium final.


Les rouges ont montré que, contrairement à beaucoup d'idées reçues, les vins de la Rioja ne sont pas tous hyper-boisés, sur-extraits et alcooleux. Si l'on sélectionne bien les domaines de qualité, tant parmi les bodegas historiques que parmi les domaines plus jeunes et novateurs, on peut faire de belles découvertes, ce qui s'est d'ailleurs vérifié dans nos verres. Les commentaires entendus lors de la soirée faisaient très souvent allusion à des vins équilibrés, harmonieux, aux tanins fondus et à une évolution remarquable qui préserve bien souvent le caractère fruité à côté de certaines notes telles que la torréfaction ou encore le cacao. Il faut dire que certains vins (Reserva et un Gran Reserva) avaient plus de dix ans. On a souvent évoqué une belle alliance entre la puissance et la finesse.


La dégustation nous a fait découvrir une sélection elle-même équilibrée entre les bodegas traditionnelles (4 vins) et les vignerons modernistes (5 vins). Certes, les bodegas historiques pratiquent plutôt une politique de longs élevages en barriques et bouteilles avant commercialisation, mais le bois usagé et leur maîtrise de ces techniques leur permettent de préserver l'équilibre et l'harmonie des vins, même après dix ans et plus.


Le sélection fût difficile, et, au final, ce sont cinq vins qui se retrouvent sur le podium, vu qu'il y a deux ex-aequo pour la première marche et aussi pour la troisième marche !


En première position, ex aequo :

  • Bodega Roda, cuvée Roda 1, Reserva 2018 (vin n°7). Domaine fondé en 1987, vin que nous avons trouvé marqué par des notes de fruits rouges et noirs, de garrigue, de poivrons, de cacao, de torréfaction, ...

  • Bodega Hermanos Peciña, cuvée Señorio de Peciña, Gran Reserva 2011 (vin n°8). Vin de type "traditionnel" bien que produit par une maison récente. Nous l'avons trouvé gourmand, avec des notes de fruits noirs, de muscade, de cacao, un très bel équilibre et encore un bel avenir devant lui bien que présentant déjà une certaine évolution. Sans surprise, notre Président conseille de le garder encore quelques années en cave ...


En deuxième position :

  • Bodega La Rioja Alta, Viña Ardanza, Reserva 2015 (vin n°6). Bodega historique et emblématique de l'appellation. Vin avec une belle concentration de fruits mûrs, un début d'évolution et un parfait équilibre entre la puissance et la finesse.


En troisième position, ex-aequo :

  • Bodega Remirez de Ganuza, blanco Reserva 2020 (vin n°2). Maison moderniste, un blanc remarquable avec richesse, fruits blancs, minéralité et un boisé bien fondu et intégré.

  • Lopez de Heredia, Viña Cubillo, Crianza 2015 (vin n°4). L'autre grande Bodega historique et emblématique. Cette cuvée est l'entrée de gamme du domaine. Des fruits rouges, des tanins jeunes et fins, bien intégrés, belle harmonie. Déjà agréable à boire, mais peut encore se garder quelques années.


Une assiette de charcuteries, fromage et poivrons hispaniques nous a permis, pour terminer la soirée, de tester les accords avec les vins dégustés.


Michel PRETE



Mardi 9 avril : Séance anniversaire 45 ans du Cercle


A l’occasion des 45 ans du Cercle, la séance de dégustation était un peu exceptionnelle pour fêter l’événement.


Deux groupes de quatre vins, avec dans l'ordre, Cos d’Estournel 2004, La Mission Haut-Brion 2004, Pontet Canet 2006, Pichon Longueville Comtesse de Lalande 2005 d’une part et Tenuta Ornellaia La Grazia 2018, Tenuta San Guido Sassicaia 2012, Casa Lapostolle Clos Apalta 2012, Bodegas Vega Sicilia Valbuena 2007 d’autre part. En quelque sorte de grands Bordeaux et de grands noms hors France. Ce "match" a été très intéressant même si la comparaison est difficile eu égard la diversité des cépages et des millésimes. Au final le tiercé de tête est à trouver hors de France.


Ornellaia, le millésime le plus jeune de la soirée, arrive en premier.

Une merveille d’élégance, fruits rouges et noirs, arômes de cacao, de réglisse, d’épices, de pruneaux et une pointe de tanins frais et élégant en bouche où l’on retrouve beaucoup de fruits rouges et noirs, de la violette et des épices.


En second le Valbuena de Vega Sicilia tout à l’opposé du premier. Une évolution certaine, aux arômes de champignons, de cuir, de fumé, d’écorce d’orange, un côté un peu animal, faisandé et un très bel équilibre en bouche sur les champignons, les sous-bois, les noix, le tabac, le balsamique, légèrement "madérisé" mais sublime, une belle apothéose pour la dégustation (il était servi en dernier lieu).


Enfin Sassicaia occupe la troisième place du podium. Arômes de sous-bois, de champignons, de fruits noirs, de fumé, d’une grande complexité et une bouche suave, élégante, à l’équilibre parfait relevé par une fine trace de tanins, qui rappelle totalement le nez.

Le premier Bordeaux, très proche de Sassicaia, sera quatrième avec Pichon Longueville.


Aucun vin n’a déçu et tous ont obtenu plusieurs voix, ce qui souligne la haute qualité de la dégustation. Tous nous ont procuré énormément de plaisir, preuve que leur réputation et leur rang ne sont pas usurpés.


Assurément un grand moment dans la vie du Cercle car peu de gens ont l’occasion de déguster autant de grands noms en une soirée.


Les fonds de verre ont accompagné un excellent bœuf bourguignon qui a rencontré toutes les faveurs ……..et toutes les saveurs !!!

Jean-Luc Lossignol & Pascal Riche



Mardi 12 mars : Les vins de Chinon (cabernet franc)


L’aire d’appellation s’étend sur 26 communes, de part et d’autre de la Vienne, jusqu’à sa confluence avec la Loire. Les parcelles sont cultivées sur 3 grands types de sols : 1) les terrasses alluviales des bords de la Vienne, composées de graves et de sables ; 2) les coteaux et les buttes calcaires du Turonien (tuffeau jaune) situés en bordure des axes fluviaux ; 3) les plateaux et buttes constitués essentiellement d’argiles à silex et de sables (Sénonien).


Le large confluent de la Loire et de la Vienne est une porte d’entrée à la douceur atlantique. Le climat océanique pénètre donc par les deux vallées jusqu’à la plus lointaine pente ou terrasse. Orientés Est-Ouest, les coteaux bénéficient d’une exposition Sud très ensoleillée : on retrouve un microclimat privilégié qui convient parfaitement au cabernet franc.


Nous avons pu constater une très belle homogénéité dans les vins dégustés, indépendamment du millésime ou du producteur : tous les vins ont été plébiscités. Le choix du tiercé gagnant fut difficile !


En première position, le Clos de la Dioterie 2015 (magnum) de Charles Joguet : nez de fruits rouges, poivre blanc, légère évolution, pointe de mentholé ; bouche tout en fraîcheur, élégance et finesse, avec une finale d’une persistance incroyable sur des tanins (déjà) fondus.


En deuxième place, 2 ex-aequo :

  • la cuvée Gabare 2020 du Domaine Grosbois avec un nez de fruits rouges et noirs ; en bouche, l’attaque en finesse fait place à une matière bien maitrisée et une finale (cacao) avec des tanins ronds ; et

  • la cuvée La Diablesse sur le grand millésime 2018 du Château de Coulaine : au nez les fruits sont encore présents mais on dénote des arômes d’évolution (chocolat, cuir, sous-bois) ; la matière en bouche est raffinée et légère (malgré les 14% alc.).


Le Chinon Coteau de Noiré 2019 de Philippe Alliet termine ce très beau podium : ici, aussi bien au niveau du terroir que de la vinification, on est dans le registre de la puissance… Nez de fruits rouges et noirs, épices, chocolat, pointe herbacée ; bouche soyeuse, léger côté astringent (ce 2019 est encore jeune), très belle qualité de fruit.


La dégustation aura prouvé, encore une fois, qu’au-delà des à priori, les vins de cabernet franc et particulièrement de Chinon, sont des vins de qualité qui permettent un potentiel de garde de 10 ans, voire de 20 ans pour certains d’entre eux.


Un rosbeef et un jambon fumé belge nous ont permis de clôturer la soirée sur un bel accord mets/vins.


Pascal Riche



Mardi 6 février 2024 : Montlouis-sur-Loire


Ce mardi 6 février nous avons dégusté huit vins de l’appellation « Montlouis-sur-Loire ». Cette appellation a longtemps survécu à l’ombre de Vouvray jusque dans les années 80 lorsque Jacky Blot et François Chidaine se sont installés et ont travaillé avec acharnement à remettre les vins de Montlouis au niveau que le magnifique terroir et l’extraordinaire cépage chenin permettent. Depuis, de nombreux jeunes ont suivi leur voie, ce qui confère à Montlouis une réputation qualitative qui s’est largement concrétisée dans nos verres.


Nous avons analysé trois vins du domaine de la Taille aux Loups, deux vins du domaine François Chidaine, deux vins du domaine de la Grange Tiphaine et un vin du domaine Le Rocher des Violettes. Il a été particulièrement difficile à effectuer un tri tant la qualité était homogène. Le fait que tous les vins dégustés aient été au minimum une fois cité le démontre amplement.


Trois vins sont néanmoins sortis du lot.

  • Le premier est le Clos du Hochet 2020 de La Taille aux Loups. Robe or pâle, marqué au nez par des notes de poire, d’épices douces, de cardamone, de fleurs blanches et d’amande, la bouche confirmant ces arômes avec beaucoup de gras et une belle minéralité. Assez long en bouche et très beau vin à la garde assurée.

  • Le deuxième est la cuvée Les Vignes de Michel 2018 du Rocher des Violettes. Robe or au nez de fruits jaunes compotés, de poire, de coing, de cire, de miel et de fleur d’oranger d’une très belle intensité. La bouche magnifie les agrumes dont la mandarine et les fruits jaunes. Belle acidité, un vin droit comme un « i » et très sec. Magnifique équilibre et long en bouche. Grand vin !

  • Le troisième est la cuvée Les Hauts de Husseau 2020 de la Taille aux Loups. Magnifique expression du chenin. Nez de poire, d’amande, de miel, de fleurs blanches et d’épices. Une bouche équilibrée avec une pointe minérale, délicate et toute en finesse. La poire et le miel nous reviennent et les épices dont le poivre rose sont très présentes. Magnifique « synthèse » du clos du Mosny et du Clos du Hochet du même propriétaire.


Ensuite arrivent, ex-aequo, Les Epinays 2020 de la Grange Tiphaine et les Bournais 2020 de François Chidaine.


Très belle et homogène dégustation ponctuée par une terrine aux chicons, une tomme de brebis du Larzac, une tomme de chèvre et un Valençay accompagnant les fonds de verre.

Jean-Luc Lossignol



Mardi 9 janvier 2024 : Assemblages du Valais


Nous sommes repartis en Valais pour cette première séance de l’année 2024. Si la dégustation de l’année passée nous avait fait découvrir quelques perles des cépages autochtones valaisans, cette fois nous nous sommes consacrés à la dégustation de vins d’assemblages.


Le vignoble valaisan se situe sur les rives du Rhône, de Brig au Lac Léman. Cultivé en terrasses abruptes, le vignoble nécessite un travail manuel, un aménagement des coteaux et un savoir-faire hors pair de la part des vignerons. Il bénéficie d’un climat sec et très ensoleillé, mais aussi d’une grande variété de sols, ce qui contribue à la diversité exceptionnelle de vins dans ce canton.


Nous avons dégusté 8 vins : 4 blancs (dont un effervescent) et 4 rouges.


Le trio de tête a été très difficile à déterminer. Néanmoins, voici les 3 vins sur le podium.


  • Le premier est un blanc, In Fine 2021 - Cave les Sentes de chez Serge Hemoz. Un superbe vin expressif, au nez fleuri, mêlé aux arômes de fruits exotiques, de pommes vertes, une pointe de silex. La bouche, tout en rondeur, confirme le nez tout en offrant un très bel équilibre et une belle longueur. Ce vin est issu d’un assemblage de trois cépages typiquement valaisans : Heida, Rèze et Petite Arvine.


  • Le deuxième est un rouge, Coeur de Domaine 2020 de chez Rouvinez. Un nez aux senteurs d’épices, de bois, de mûres, de fruits noirs. Une bouche plus fraîche à la cerise, aux pruneaux, avec une pointe de cacao. Un vin à garder en cave, sans contestation. Assemblage de Cornalin, Humagne Rouge et Syrah.


  • Enfin, sur la troisième marche, Coeur de Domaine Blanc 2020 de chez Rouvinez encore. Nez complexe, aux arômes de poire, de fleurs, d’herbes, de foin, avec une pointe de fumé. La bouche, ronde, fraîche et longue, permet de retrouver les fleurs blanches, la poire, l’ananas, une pointe de café. Un assemblage de Petite Arvine, Marsanne et Païen.


Les vins ont été accompagnés de charcuteries et fromages anniviards, une des vallées latérales du Rhône.


Véronique Beaudry



Mardi 12 décembre 2023 : AOP Fitou


Nous voici déjà à notre dernière dégustation de 2023. Voyage dans le sud de la France à la limite des vignobles du Languedoc et du Roussillon : l’AOP Fitou, peu ou mal connue.

Particularité de cette appellation, il existe 2 terroirs bien distincts. D’un côté, le terroir maritime / Côté Mer proche de la Méditerranée (Leucate) et 25 km plus à l’intérieur des terres, le terroir montagneux / Côté Montagne en altitude, dans les Corbières, bien à l’abri des châteaux Cathare.


Huit vins étaient proposés à la dégustation : 3 « maritime » et 5 « montagneux ». Les mêmes cépages de base pour les 2 terroirs : le carignan (souvent majoritaire) et le grenache avec l’apport du mourvèdre pour les vins « Côté Mer » et l’apport de la syrah pour les vins d’altitude.


Avec le carignan et le soleil de plomb qui illumine la région 300 jours par an, nous pouvions craindre de retrouver en dégustation des vins massifs avec une puissance alcoolique dérangeante. Bonne surprise pour les participants, les vins présentés étaient, pour la grande majorité, bien équilibrés (fraicheur, matière, tanins). Les millésimes présentés s’étendaient de 2009 à 2021.


Le Domaine Bertrand Berger (montagne) classe ses 3 références présentées parmi les 5 vins préférés de nos dégustateurs. Certainement un gage de qualité mais aussi une preuve que les vins de Fitou peuvent/doivent vieillir.


  • La cuvée Jean Sirven 2012 a fait quasi l’unanimité. Une grande bouteille !

  • Nous retrouvons ensuite les 2 autres cuvées de ce même domaine : la cuvée Ancestrale (2009) et la cuvée Origines (2016).

  • Belle surprise proposée par le Château Champ des Soeurs (2018), un vin (maritime) avec beaucoup de personnalité : déjà des arômes proches du tertiaire, une belle fraicheur et des tanins soyeux.

  • Mention pour le Domaine du Mont-Tauch et sa cuvée Vignes Centenaires (2019).


Plat local en belle association avec les vins présentés : un cassoulet maison a ravi les participants.


Bernard Vryens



Mardi 14 novembre 2023 : Chablis


Ce mardi 14 novembre nous avons abordé la région de Chablis à travers le prisme du domaine Jean-Paul et Benoit Droin dont la réputation n’est plus à faire lorsque l’on souhaite découvrir cette appellation. Ce domaine de 26 hectares est au main de Benoit Droin depuis 1999, treizième du nom d’une longue lignée de vignerons qui se sont succédés depuis 1614.


Découvrir une appellation par le canal d’un seul vigneron permet d’identifier avec plus de précision les marqueurs de chaque terroir et de comparer plus facilement les caractéristiques de chaque millésime en évitant le filtre des vinifications différentes qui pourraient dissimuler certains critères organoleptiques.


Neuf vins ont été dégustés, du Petit Chablis jusqu’aux Grands Crus, sur neuf millésimes différents de 2021 à 1998. Cela nous a permis d’apprécier à la fois cette minéralité magique qui naît du sol kimméridgien riche en petits fossiles marins et le fruité exceptionnel et voluptueux des jeunes vins de Chablis mais aussi d’apprécier leur structure et leur complexité qui se dévoilent après de nombreuses années en cave.


Fait marquant et très rare, tous les vins ont reçu au minimum une note des dégustateurs. Aucun n’a été laissé au tapis ce qui démontre la qualité du domaine Droin et l’attention qu’il apporte à chaque cuvée produite.


Trois vins se sont néanmoins démarqués :

  • En premier, le Grand Cru Valmur 2016, tout en nuance sur des notes de noix, minérales, de fleurs blanches et d’abricot sec qui se concrétisent en bouche avec un gras et une finesse remarquables. Très typé Chardonnay, il laisse une persistance très longue en bouche. Grand vin assurément dont le potentiel de garde est encore intact.

  • En deuxième, le Premier Cru Montée de Tonnerre 2013, marqué par une belle évolution mais toujours vif sur sa minéralité et sa structure. Arômes minéraux et salins (huître) mais aussi fruités de pêche blanche et de pomme . La bouche d’une belle salinité également apporte des notes d’agrumes (citron). Très belle persistance également.

  • En troisième place, le Premier Cru Montmains 2019, d’une jeunesse et d’une vivacité extraordinaires et d’un équilibre parfait. Arômes beurrés et toastés, fleurs blanches et pommes vertes, agrumes tout en subtilité. Très beau gras en bouche avec une minéralité et une salinité prononcées qui procurent un plaisir évident, d’une grande élégance. C’est un vin précis et aérien.


Je terminerai en soulignant l’ex-aequo des deux vins suivants, le Grand Cru Vaudésir 2014 et le Premier Cru Fourchaume 1998 servi en magnum. Magnifique évolution pour ce dernier sur des notes de miel, de gelée royale, de cire et de fruits secs. Très sec en bouche avec de petites notes oxydatives. Grand vin qui clôture la dégustation en démontrant à merveille le potentiel de vieillissement des vins de Chablis.


Les fonds de verre ont accompagné une terrine de crevettes grises de Zeebruges et des œufs au thon mayonnaise.


Jean-Luc Lossignol



Mardi 17 octobre 2023 : les beaujolais 2009


« Si l’on reconnait la grandeur d’un cépage à sa capacité à s’adapter ou à muter, le gamay est bien une force de la nature. Plus robuste que le pinot noir face au réchauffement climatique tout en gardant une finesse très appréciable, il monte aujourd’hui en puissance et offre une belle alternative avec des vins délicats, fringants et abordables. Le succès du gamay tient aussi à sa faculté à produire des vins disponibles dans leur jeunesse, des vins ne nécessitant pas ou peu d’élevage, ce qui a permis, par exemple, l’essor du beaujolais nouveau grâce, entre-autres, à la mise au point de la macération (semi)-carbonique. Mais si le gamay engendre des vins immédiats et faciles, il produit également des rouges d’une capacité de garde inouïe. C’est en Beaujolais que l’on trouve les expressions les plus diverses du gamay, oscillant entre vins friands et délicats, aux accents de fruits rouges acidulés, et rouges plus structurés, avec des flaveurs de cerise noire, de violette et de mine de crayon, parfois soulignées par un boisé noble. » (La Revue des Vins de France – Octobre 2023)

C’est ce que nous avons voulu vérifier sur le magnifique millésime 2009. Une climatologie idéale a œuvré toute l'année pour apporter à la récolte de septembre des grappes parfaites. Petites, aérées, d'un état sanitaire idéal et d'une maturité exceptionnelle, ces grappes ont donné un vin parfaitement équilibré, d'une incroyable densité et à la texture d'une suavité remarquable.


Lors de cette dégustation, notre tête de classement s’est établie comme suit :

  1. Le Morgon de Georges Descombes a mis tout le monde d’accord avec ses arômes de fruits rouges, violette, kirsch et épices et surtout avec sa bouche d’une grande fraîcheur, sur un équilibre parfait.

  2. Le Fleurie Les Garants du Domaine du Vissoux (Pierre-Marie Chermette). Passé les fruits noirs du premier nez, les arômes d’élevage étaient ici bien présents : café, chocolat… que l’on retrouvait en bouche sur une superbe texture veloutée.

  3. Dans un tout autre style, le Moulin-à-Vent Clos du Grand Carquelin du Château des Jacques (Louis Jadot). Le nez sur la vanille s’ouvre ensuite sur le tabac blond, le poivre blanc. En bouche, un fruit bien mûr suivi par un élevage raffiné et des tanins encore bien présents… ce vin a certainement encore de belles années devant lui !

  4. Ex aequo : le Moulin-à-Vent de Michel Guignier : nez de fruits rouges et bouche tertiaire avec une finale sur une belle acidité ; et le Saint-Amour de Denis & Hélène Barbelet : nez de fruits rouges et noirs, épices, mais surtout une bouche avec une matière étonnante et un superbe équilibre.


CQFD : les beaujolais des 10 Crus supportent extrêmement bien quelques années de cave.


Une terrine de faisant, de chevreuil et un Brillat Savarin truffé ont avantageusement accompagné ces beaux flacons.


Pascal Riche



Mardi 26 septembre 2023 : le pinot noir en Belgique


Pour notre séance de rentrée 2023 au Cercle, nous sommes « restés » tout simplement en Belgique pour déguster des flacons de 100 % pinot noir, élevés et vinifiés en Wallonie et en Flandre par d’audacieux vignerons.


Notre Belgique devient progressivement un pays viticole bien respectable. La viticulture est l’un des secteurs économiques qui connaît la plus forte croissance. La superficie du vignoble (800 hectares en 2022) augmente chaque année. La production en 2022 de 3.000.000 de litres va être bien dépassée en 2023... nous attendons environ 3.800.000 à 4.000.000 de litres !


Le réchauffement climatique participe à l’amélioration de la viticulture, ainsi que la professionnalisation des domaines. Comme la qualité du vin évolue de façon spectaculaire, les investisseurs financiers voient que les vins provenant de nos régions au climat frais, sont très demandés : ils présentent un raffinement supplémentaire dû à une acidité bien particulière et à une teneur en alcool modérée. Les vignerons parviennent à élaborer, grâce aux caractéristiques géologiques, des vins de haute gamme et très agréables.


Voici le tiercé gagnant de notre dégustation :


N° 1 Domaine Aldeneyck – appellation Maasvallei Limburg – 2020 :

Un joli rubis, belles notes de fraises et de cerises, de vanille, d’épices et de cuir ; la matière est bien présente, avec beaucoup d’élégance et de fraicheur ... et quelle longueur !


N° 2 Château Bon Baron – cuvée Trésor – appellation Côtes de Sambre et Meuse – 2015 :

Robe grenat, belles notes de cerises compotées, d‘épices, de muscade, de café, de prune et d’humus ; la bouche est distinguée, avec un bel équilibre entre matière et acidité ; belle finale, les tanins doivent encore s’arrondir.


N° 3 ex-aequo :

- Domaine Genoels-Elderen – cuvée Vogelsanck – appellation Haspengouw – 2017 : la teinte est rubis, notes de cerises compotées, de cuir, d’animal, de sous-bois ; la bouche est l’équilibre idéal entre la matière, le bois et une pointe d’acidité ; léger boisé en finale).

- Château Bon Baron – cuvée Trésor – appellation Côtes de Sambre et Meuse – 2017 : la couleur est grenat, avec de jolies notes de cerises, d’épices tendres, de vanille et une pointe de lacté. La bouche est ronde, ce vin est bien équilibré entre la matière et l’acidité. Finale persistance sur des tanins fondus.


Ces vins ont été accompagnés par un coq au vin « maison ».


Didier Beauthier

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